Témoignage Albéric

Nom : BARRET
Prénom : Albéric
Niveau d’études : Licence 3
Formation : Droit
Université d’accueil : Université de Pilsen – Pilsen, République Tchèque
Type de séjour : Séjour d’études
Durée du séjour : Une année universitaire (2015-2016)


Pour commencer peux-tu te présenter brièvement ?

Je m’appelle Albéric, j’ai une vingtaine d’année. J’ai fait une licence en droit à Limoges et ma 3è année en République Tchèque. Actuellement j’ai un Master 1 en droit international et européen que j’ai obtenu à Grenoble et je maintenant complètement tourné vers le droit de l’environnement et l’agriculture.
Je suis actuellement en stage au Comité Européen des Régions dans la Commission NAT (Ressources Naturelles).

Comment as-tu organisé ton voyage ?

Je me suis pris à l’avance en donnant toutes les informations à la Faculté et en prenant contact avec la coordinatrice de l’Université de Pilsen. J’ai décidé d’être logé dans un bâtiment étudiant afin d’être plus proche des futurs Erasmus et tchèques que j’allais rencontrer. C’était donc à la fois des économies de temps et d’argent pour trouver l’endroit qui allait être ma « maison » durant 9 mois. J’ai ainsi pu commencer à échanger avec certains français dont j’ai repéré les noms dans une liste qui nous avait été transmise pour des raisons de logistique.

Pourquoi avoir choisi cette destination et pas une autre ?

J’avais envie de partir dans un pays dans lequel je n’étais jamais allé, un pays pas forcément anglophone mais dans lequel j’allais parler en anglais la majeure partie du temps (avec des cours en anglais bien évidemment). J’ai donc sélectionné la République Tchèque qui en plus d’être très bien placée pour voyager dans les pays limitrophes européens, se trouvait aussi être un pays dans lequel le niveau de vie offrait de facto un avantage économique.

Comment s’est passé ton arrivée à Pilsen ?

J’ai donc pris l’avion pour me rendre à Prague, puis le métro avant de monter dans un « Student Bus », peu onéreux, avec wifi, boisson chaude et écran intégré dans les dossiers des fauteuils… Plutôt pas trop mal. J’ai ainsi retrouvé à la gare routière de Pilsen, après un voyage de 1h, une étudiante tchèque qui faisait partie des volontaires pour nous accueillir. Elle m’a conduit à ma chambre et j’ai alors rencontré mon cher colocataire français (nous étions en effet mis par nationalité, peut-être pour éviter les dépaysements parfois désagréables). L’immeuble était un peu vieux, parfois vétustes mais nous ne manquions de rien (cuisines, douches presque toujours libres, buanderie avec des étendoirs, des machines à laver, un sèche linge et même une salle avec une table de ping-pong. Nous sommes allés boire quelques bières et je me suis ensuite tranquillement installé dans mon nouveau chez moi.

Raconte moi une journée type de cours

Les journées que nous avions commencez généralement assez tôt. La Faculté de droit n’était pas sur le Campus Universitaire mais dans le centre. Étant relativement petite, nous avions des cours dans les bureaux des professeurs, assez grands pour contenir une table ovale en conséquence, un rétroprojecteur et un tableau. Nous avions donc des cours avec des slides pour la plupart et une dynamique très participative puisque nous étions peu et littéralement proches des professeurs. Pour résumer, nous avions d’un côté des séminaires comme je viens de le décrire ou alors des études de cas où nous présentions, sous un angle juridique, une affaire. Préalablement orientée par un sujet donné par la professeure, le but était de présenter l’affaire et les différentes phases de procédures juridiques puis de finir sur une question ou une réflexion visant à faire réagir les autres étudiants avec pour médiatrice notre professeure.

Les semaines n’était cependant pas très chargée puisque nous avions environ 12h de cours par semaine.

Que faisais-tu en dehors des cours ?

Nous avions l’habitude de se retrouver dans la ville, de faire des activités sportives régulières, de sortir les soirs ou d’organiser des dîners. Nous avons beaucoup voyagé le premier semestre mais allions aussi de temps en temps à Prague qui n’était qu’à 1h en bus.

Qu’est ce qu’il t’a le plus surpris là-bas ?

Ce qui m’a le plus surpris était peut-être la différence entre Prague et Pilsen. Entre une capitale que je qualifierai de typiquement européenne, très touristique, aisée, grande, multiculturelle et la troisième ville la plus importante de République Tchèque, un peu plus grande et peuplée que Limoges mais tout aussi calme, avec des habitants moins habitués aux étrangers, un style vestimentaire bien moins édulcoré et une certaine pudeur, notamment des personnes les plus âgées, certainement hérité du passé du pays qui a connu de nombreux remous près de quarante ans encore après la seconde guerre mondiale, jusqu’à la « Révolution de Velours » en 1989, puis la dissolution de la Tchécoslovaquie en 1992.

As-tu réussi facilement à t’intégrer ? Quels moyens existent-ils pour avoir une « vie sociale » quand tu pars à l’étranger en tant qu’étudiant ?

Oui l’ambiance quand on est étudiant Erasmus est très bonne. On sent moins ce côté compétitif qui nous est familier dans les universités de nos pays. L’Erasmus c’est surtout une expérience globale enrichissante qui dans la grande majorité des cas, donne la possibilité aux étudiants de voyager, faire la fête, découvrir les spécialités ou activités typiques du pays d’hébergement et par conséquent s’amuser, échanger, créer du lien social. Ainsi, grâce à l’association étudiante qui nous a très bien accueillie, grâce aux voyages groupés, aux réseaux sociaux, aux bars étudiant non loin de nos bâtiments et bien entendu grâce aux cours à l’université, il a été relativement facile de s’intégrer.
Ce qui est toujours un peu triste, c’est qu’il y a forcément des étudiants parmi les Erasmus qui sont plus introvertis et qui ne sont parfois pas suffisamment poussés par les autres ou qui ne font pas spécialement d’efforts pour s’intégrer.

Un petit conseil pour ceux qui veulent partir ?

Il ne faut pas s’attendre à avoir une vie d’étudiant Erasmus absolument géniale à tout moment. À trop s’imaginer sa future expérience, ses futurs amis ou professeurs, on peut vite ressentir un désenchantement.
Certains supportent moins facilement de vivre loin de leur famille et de leurs amis. Parfois on tombe sur un mauvais colocataire ou un mauvais propriétaire (d’où l’intérêt d’être en résidence étudiante) et on n’arrive jamais à faire tout ce qu’on a envie de faire. Il y a forcément des occasions manquées et peut-être des hauts et des bas, mais c’est justement toutes ces expériences qui rendent les expériences Erasmus aussi atypiques et bonnes.